La cour des comptes vient, en juillet 2019, de publier un avis sur le service public du numérique éducatif, au bilan « mitigé ».
« La loi de refondation de l’école de la République a créé en 2013 le « service public du numérique éducatif », pour apprendre aux élèves les techniques numériques en vue de leur insertion citoyenne et professionnelle, améliorer la pédagogie par l’usage de services et de ressources numériques en classe, mais aussi favoriser l’égalité des chances. Il s’agissait également de moderniser la gestion du service éducatif, en facilitant les relations entre enseignants, élèves et parents. »
« Le bilan de sa mise en œuvre est décevant. Si les investissements publics en faveur du numérique ont beaucoup progressé, les conditions de déploiement de ce service public sont loin d’être réunies : la connexion des écoles et des établissements est encore insuffisante et, dans bien des cas, inexistante ; de fortes inégalités d’équipement des classes et des élèves demeurent entre les territoires ; l’offre de ressources numériques, abondante et souvent innovante, n’est pas organisée ; faute de formation initiale et continue suffisante, seule une minorité d’enseignants est à l’aise avec une pédagogie s’appuyant sur le numérique. »
S’il est vrai que les investissements en faveur du numérique éducatif ont beaucoup progressé entre 2013 et 2017, cela est dû principalement aux collectivités, communes, départements et régions qui ont investi 2 Md€ alors que l’État se contentait de 300 M€ pour un engagement initial de…1 Md€.
L’exemple de notre ville, Lomme, est d’ailleurs très éclairant puisque nous nous sommes dotés d’un plan d’équipement numérique pour toutes nos écoles, investissant dans ce domaine plus de 250000 euros tout en gardant une enveloppe de dotation de 30 000 euros pour le renouvellement annuel des matériels (Classes connectées, TBI, tablettes…) sans rien recevoir de l’Etat.
Evidemment nous l’assumons car les pratiques pédagogiques des enseignants et les besoins éducatifs, à Lomme comme ailleurs, évoluent, et la collectivité doit prendre sa part. D’autant plus que l’arrivée du Trinum, lieu d’excellence dédié au numérique en 2011, accélère les attentes éducatives et culturelles de nos concitoyens.
« Dans le programme d’investissements d’avenir (PIA 2), la priorité a été donnée, contre la vocation et la logique de ce programme, au financement d’équipements mobiles individuels, ce qui a transformé une action qui se voulait innovante en un simple « plan tablettes ». Cette priorité à l’équipement individuel s’est avérée une politique dépassée et inutilement coûteuse. Absorbant trop de moyens, notamment dans les budgets des collectivités territoriales, elle a compromis la réalisation d’investissements dans les infrastructures et les réseaux. »
« Ce nouveau service public aurait dû être une co-construction entre l’État, responsable des enseignements, des programmes scolaires et de la pédagogie, et les collectivités, chargées des bâtiments, des équipements et des services logistiques. Or localement a subsisté une fragmentation des politiques publiques, qui n’a pas remédié aux disparités territoriales antérieures et, dans bien des cas, les a accrues. »
Ces critiques justes, sont tout à fait récurrentes des divers plans d’investissement de l’Etat sur le numérique depuis plus de 20 ans, oubliant de construire avec les collectivités territoriales un plan partagé au-delà de la simple question des matériels.
Evidemment les questions de formation des personnels et des médiations complémentaires que l’on pourrait initier restent aussi posée sur le temps scolaire et périscolaire.
C’est ce que nous proposons à l’académie de Lille, une convention de partenariat pour construire des projets sur la métropole Lilloise et au delà,
afin de travailler ensemble et profiter du Trinum, équipement voué au numérique éducatif au sens large.
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