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Photo du rédacteurOlivier Caremelle

De Macron à Saint Just



Il y a un an, une grande majorité de français votait contre Marine le Pen et Emmanuel Macron succédait à François Hollande.

Son camp pouvait se réjouir, le nouveau président allait pouvoir mettre en œuvre son programme électoral, ni de Gauche, ni de Droite, estimant que l’heure était venue de faire de la politique autrement, dépassant tous les clivages.

Un an plus tard, la lumière apparait au grand jour. Emmanuel Macron et le gouvernement Philippe mènent une politique de droite, loin, très loin de la formule de campagne « libérer et protéger ».

Une majorité de Français, 55%, dresse un bilan « négatif » de l’action d’Emmanuel Macron après un an de pouvoir, selon une enquête du Cevipof, en particulier pour ce qui en est de la politique du pouvoir d’achat et de la réduction des inégalités sociales, 78% des Français estimant qu’elle va dans le mauvais sens. Chacun a encore en tête les mesures injustes pour ne pas dire bêtes, augmentant la part de CSG pour les retraités et baissant celle des APL. Petite et médiocre politique Monsieur Macron.

Confortant l’image d’un « président des riches », les Français estiment à 76% que la politique menée « profite avant tout aux catégories aisées », et seulement 16% qu’elle bénéficie « à l’ensemble des Français ».

Les lois nombreuses votées au parlement ont accéléré la libéralisation de l’économie afin que les entreprises puissent, à travers la réécriture, du code du travail, disposer de « marges de manœuvre accrues ». Les salariés obtiennent pour l’instant très peu et surtout la flexibilité, menace sur leur emploi.

Dans la continuité des cadeaux faits aux patrons et actionnaires, la baisse de l’impôt sur les sociétés, la disparition de l’ISF et récemment de l’exit tax dénotent la volonté de rendre « attractif » le territoire français en sacrifiant des milliards d’euros de recettes pour l’Etat afin de financer ses politiques publiques : hôpital, éducation, sécurité restent ainsi malmenés ainsi que les collectivités territoriales, première digue pourtant contre toutes les insécurités.

La croissance peut bien reprendre, qui aujourd’hui en profite de manière claire sinon ceux et celles qui ont déjà beaucoup ?

Le Président a attaqué aussi, de manière assez inattendue, au regard de ses positions antérieures sur la question des migrations, notre socle de valeurs. Confortant la position prise par son ministre de l’Intérieur, l’inénarrable Gérard Collomb, tout a été fait pour que l’assemblée nationale adopte un texte législatif régressif, pour ne pas dire oppressif, sur ce sujet. L’Histoire, sans être obséquieux, jugera cette politique inique consistant à pouvoir emprisonner préventivement, hommes, femmes et enfants alors que les enjeux sont d’abord ceux de la solidarité et l’accueil.

Alors oui, ce Président fait feu de tout bois, commet sur l’éducation bonnes actions (dédoublement des CP/CE1 comme mesure totémique du mandat) et mauvaises manières ( début de la sélection à l’université et torpillage de la réforme des rythmes), prend sa place dans le concert des nations mais ne peut faire oublier l’essentiel de ce que pourquoi il a été élu : représenter et défendre tous les français et plus largement les habitants de notre pays. Etienne Pinte a déclaré ne pas savoir « si Emmanuel Macron est le président des riches ou des très riches, mais en tout cas il n’est pas celui des pauvres ». Le président du Conseil national de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale a parfaitement résumé le bilan de la première année de mandat de Macron. Depuis un an, le gouvernement a, en effet, accumulé les mesures « anti-pauvres ».

Au 1er octobre 2017, c’était d’abord le coup de rabot de 5 euros par mois aux 6 millions de bénéficiaires des aides au logement, une allocation par essence réservée aux personnes très modestes.

C’était ensuite l’arrêt brutal de quelque 120 000 contrats aidés, sur un total d’un peu plus de 400 000.  120 000 contrats, 120000 empois, 120000 personnes à qui on a retiré beaucoup et qui travaillaient par exemple dans nos écoles faisant le lien entre direction et parents.

Le secteur HLM a, lui, été attaqué durement et la politique de la ville est devenue le parent pauvre. Quel sort sera donc réservé au plan Borloo en faveur des banlieues ?

Dans ce contexte, les propos de Saint Just devraient résonner aux oreilles du Président : « les malheureux sont les puissances de la terre, ils ont le droit de parler en maitres aux gouvernements qui les négligent »

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